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Franca Maï : Fleurs vénéneuses extrait Crescendo (vidéo)
Le ladino a survécu à cinq siècles d’éparpillement des Juifs chassés d’Espagne. Cette forme archaïque de l’espagnol s’est perpétuée au sein des communautés installées dans l’ancien empire ottoman, notamment à Smyrne (Izmir), Constantinople (Istanbul), Salonique (Thessalonique), Jérusalem et d’autres villes du pourtour méditerranéen. Légèrement altéré de mots hébreux et de termes empruntés aux langues des pays d’accueil, surtout le turc, le ladino a perdu de nombreux locuteurs au cours du XXe siècle. Un regain d’intérêt pour cette langue “en danger” s’est manifesté depuis deux décennies.
Yitzak Levy, feu le père de Yasmin, consacra une partie de sa vie au collectage des chansons, “romansas” (ballades poétiques et dramatiques) et “kantigas” (chansons lyriques), à travers le monde.
Son premier album, “Romance & Yasmin” (Connecting Cultures, 2004), est dédié à ce beau répertoire, riche et tout en douceur.
Mais avec “La Juderia” se découvre la personnalité flamboyante de cette jeune femme de 27 ans. Sa voix ressemble à ces chevaux purs-sangs s’enivrant de galops lâchés dans la nature. Sur les “palos” du flamenco, elle laisse libre cours aux cavalcades échevelées de ses passions.
C’est à elles qu’elle pense en mariant au flamenco la chanson ladino. C’est à la réconciliation entre Chrétiens, Maures et Judéo-espagnols, dans une Andalousie future qu’aspire cette fille de Jérusalem.
François Bensignor [22/11/2005] SOURCE
site officiel de Yasmin Lévy