Je suis partie aujourd’hui
Les soins palliatifs à domicile ou le dernier train avant le bleu du ciel par Franca Maï
Franca Maï : Fleurs vénéneuses extrait Crescendo (vidéo)
...La réapparition des ministres sonne la fin de quelque chose. Etat de grâce ? Si tant est que cette expression ait jamais eu un sens en politique, elle convient mal à ce que l’on avait pu observer depuis le 16 mai, date de l’entrée de M. Sarkozy à l’Elysée. Ce furent plutôt quatre mois fébriles, agités, frénétiques. Un état de transe. Il paraît bien s’achever, comme cette chronique, à son tour, s’en avise et en témoigne.
La croissance se refuse. Les Allemands ne cachent pas que le président français les fatigue, surtout quand il se mêle de leur dire comment produire leur électricité. François Fillon se permet d’avoir un avis sur les régimes spéciaux de retraite. Et Brice Hortefeux, sarkozyste historique, insoupçonnable, inoxydable, convoque des préfets de manière à faire savoir sournoisement que l’objectif d’expulsions d’étrangers en situation irrégulière fixé par le chef de l’Etat est irréaliste.
Source : Le Monde
Le Corbeau et le Renard
Jean de la Fontaine
Maître Corbeau, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage. Maître Renard, par l’odeur alléché, Lui tint à peu près ce langage : "Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau. Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois. " A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ; Et pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie. Le Renard s’en saisit, et dit : "Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l’écoute : Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. " Le Corbeau, honteux et confus, Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.