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Les soins palliatifs à domicile ou le dernier train avant le bleu du ciel par Franca Maï
Franca Maï : Fleurs vénéneuses extrait Crescendo (vidéo)
La « gestion » de la crise nucléaire de Fukushima montre comment l’idéologie catastrophiste sert du mieux qu’il est possible les nucléocrates et tous les technolâtres qui contaminent le monde contemporain. Les écologistes catastrophistes, qui à longueur de textes et de conférences nous prédisent un monde invivable d’ici quelques décennies, au mieux un ou deux siècles, sont pris ici à leur propre piège.
Les informations, les déclarations, les décisions prises au Japon et partout dans le monde dès les premières heures de l’emballement du réacteur n° 1 de Fukushima et encore plus dans les jours qui ont suivi permettent de démonter comment fonctionne l’« administration d’un désastre ». En toute lumière, se met en place le mécanisme par lequel les nucléocrates peuvent être certains de récupérer en toute occasion et à tout moment le catastrophisme d’écologistes peu conscients des réalités politiques.
Précisons d’emblée qu’il n’y aura pas de « catastrophe finale », au sens où l’on parle, dans d’autres domaines, d’un « jugement dernier », c’est-à-dire une disparition instantanée et globale de l’humanité. Car rien n’est joué, à l’inverse des prédictions alarmistes qui, depuis un demi-siècle, s’effilochent les unes à la suite des autres une fois que le terme qu’elles ont elles-mêmes fixé est dépassé. La catastrophe sera graduelle, comme à Fukushima ;
Or, au fur et à mesure que les catastrophistes nous annonceront - selon l’implacable logique dans laquelle ils se sont engagés depuis un demi-siècle - les degrés suivants, les nucléocrates auront beau jeu de leur répliquer qu’en effet, il est urgent de prendre des mesures. Le fond de la réponse au catastrophisme est aussi simple que cela, et tel est en effet ce qui s’est passé depuis le 11 mars. On administre un désastre en se rangeant du côté d’un alarmisme modéré, lequel implique d’assumer des décisions difficiles - lesquelles sont de toute façon nécessaires -, en tirant tout le profit possible de ceux qui, à une extrémité, attisent le feu de l’enfer et annoncent la « catastrophe finale » sans être en mesure de rien proposer d’immédiat pour l’éviter. Tel est bien le drame des catastrophistes avec Fukushima :
À l’inverse, les mesures que prend le lobby nucléaire sont très loin d’être démentes ou « catastrophiques ». Ces mesures relèvent de cette administration du désastre que les nucléocrates maîtrisent plutôt bien et qui condamne le catastrophiste à assister, en spectateur, à la course vers l’abîme. Car le nucléocrate n’a pas d’autre solution, en temps de crise, que d’être d’accord avec le catastrophiste ; mieux, même : le nucléocrate se sent responsable de la situation, comme un père de famille est « responsable » de ses enfants, et il a tous les atouts en main pour cela. Les nucléocrates sont les véritables maîtres de la situation à tous les niveaux : ils sont à l’origine du progrès que certains tentent de remettre en question au moment d’une crise comme Fukushima - et donc, aux yeux des masses, ils sont ceux qui sont le plus à même de savoir ce qu’il faut faire pour conjurer le désastre.
Ils sont encore ceux qui semblent les plus « responsables » au sens d’assumer des responsabilités éthiques, puisque, en cas de crise aiguë, ils sont encore et toujours les seuls à prouver qu’ils savent modifier leur point de vue, alors que les catastrophistes semblent d’éternels vaticinateurs. Et en effet, tant Tepco au Japon que l’Autorité de Sûreté Nucléaire en France avouent que nous vivons une crise majeure, et ils expliquent comment les ingénieurs tentent d’y remédier. Ils sont donc, à ce moment dramatique, forcément crédités d’un respect dû à ceux qui ont en main une part de notre destin et qui, de manière visible (« spectaculaire », selon le sens donné à ce mot dans la Société du spectacle) s’imposent comme les seuls capables de faire quelque chose à ce moment précis de crise.
Peu importe en effet, et pour des raisons parfois fort simples, auxquelles ne pense jamais le catastrophiste. Par exemple, une centrale âgée de quarante ans a forcément été construite selon d’autres règles, en respectant des exigences que le nucléocrate dit « moindres » que celles que l’on imposerait aujourd’hui ; d’ailleurs, les ingénieurs qui ont construit Fukushima en 1971 sont à coup sûr soit à la retraite, soit décédés. La responsabilité, d’un coup, devient diffuse, sans coupable à désigner, et c’est un véritable travail politique que de montrer la responsabilité globale du lobby nucléaire. Si cela était simple, nous aurions su imposer un vrai débat sur le nucléaire voire son refus, mais les nucléocrates jouent sur le temps qui passe et qui est facteur de progrès - une évidence ô combien contestable, mais si répandue : qui n’y croit pas, à cette vulgate du progrès ?
Voici un autre exemple illustrant ce fait fondamental - où l’on voit que la croyance au progrès triomphe et se montre quasi inébranlable. Voici ce qui rend notre tâche, celle des opposants au progrès technologique qui détruit l’humanité et la planète, très complexe. Cet exemple se situe hors temps de crise, en France, et concerne les déchets radioactifs du centre expérimental de Cadarache. Dans le numéro 190 (février 2011) de sa revue Contrôle, l’Autorité de Sûreté Nucléaire écrit (c’est nous qui soulignons) : « Depuis l’implantation des premières installations nucléaires en France dans les années 60, la stratégie d’entreposage et de stockage des déchets nucléaires a évolué. Ainsi, certaines installations dédiées initialement au stockage définitif ont pu voir, au travers des avancées techniques et l’évolution de la politique dans le domaine, leur statut changer pour être considérées comme des zones d’entreposage temporaire. Aujourd’hui, à la demande de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), ces installations qui ne répondent plus aux exigences de sûreté actuelles sont en voie de désentreposage et les déchets sont transférés vers de nouvelles zones d’entreposage dans l’attente d’un transfert vers les exutoires finaux. »
Pourtant, lorsque l’article rentre dans les détails, on croit lire une mauvaise fiction : « Le stockage en tranchées avait fait l’objet d’études préliminaires sur maquette in situ [...]. Chaque tranchée consistait en un volume trapézoïdal d’environ 5 mètres de profondeur, 40 mètres de long et 10 mètres de large. Creusées en pleine terre avec un fond recouvert uniquement d’une couche de gravier d’une dizaine de centimètres d’épaisseur, ces tranchées étaient remplies avec des déchets technologiques et des déchets de procédés, déclarés au moment de leur enfouissement comme “de faible activité” par les installations nucléaires d’origine
Elles étaient ensuite comblées et recouvertes par de la terre précédemment enlevée. Les déchets radioactifs les plus superficiels étaient à environ un mètre de la surface du sol et recouverts d’un remblai en forme de dôme d’au moins 1 mètre d’épaisseur. »
À ce stade de la lecture, l’on a du mal à imaginer l’inconscience des concepteurs, d’autant que, continue l’ASN, « ce mode de stockage a été utilisé jusqu’en 1974 », que « l’assainissement de ces tranchées [...] nécessite aujourd’hui d’importants moyens techniques » et que « la nature des déchets entreposés, la traçabilité des déchets stockés dans ces tranchées était à l’époque bien moindre que celle exigée aujourd’hui par l’ASN. Ainsi, la nature, l’activité, le conditionnement et le volume de ces déchets sont entachés d’incertitudes qui sont susceptibles de générer des difficultés pour la reprise de ces déchets. De plus, du fait que ces tranchées avaient initialement pour vocation le stockage définitif, les conditions d’entreposage (enfouissement en pleine terre ; conditionnement des déchets ni bloqués ni enrobés) n’avaient pas été conçues pour faciliter la reprise des déchets. [...]
Le stockage de ces déchets a ainsi entraîné au fil du temps la contamination d’un volume de terre au contact des déchets que le CEA estime à 3000 m3 environ », ce qui finalement est très peu mais il ne s’agit pas là de minimiser le problème ; le but est de déplacer l’attention du lecteur, car la véritable « catastrophe » dans ce stockage aberrant de déchets radioactifs consiste plutôt dans l’absence totale de prise en compte du risque à l’origine. Et voici comment le nucléocrate retourne la situation et l’emporte par K.-O. technologique : « L’ASN exige que les exploitants assument leur responsabilité première et mettent en place une gestion sûre, rigoureuse et transparente de tous les déchets. Ils doivent donc effectuer les opérations nécessaires afin de rendre les déchets compatibles avec les spécifications d’accueil des installations de traitement, d’entreposage et de stockage existantes. »
Le dernier mot est essentiel, à Cadarache comme à Fukushima : les administrateurs du désastre se présentent d’emblée comme les seuls capables de mettre en œuvre tout ce qu’il y a de mieux au moment actuel selon les technologies existantes. Le catastrophiste devrait être comblé, puisque le nucléocrate l’affirme : la catastrophe est possible (c’est aussi ce que dit le catastrophiste) et nous mettons absolument tout en œuvre pour l’éviter (ce qui ne peut que réjouir le catastrophiste qui prétend ne pas être suicidaire et ne vouloir qu’alerter...).
La supériorité éminente du nucléocrate sur le catastrophiste ne fait aucun doute ; elle est rhétorique et concrète, immédiate, et surtout politique. Elle découle de la place même à laquelle le catastrophiste place la perspective funeste : au cœur même de son discours politique.
Tout cela parce que le fond du problème n’aura pas été pris en considération.
En effet, la possible catastrophe n’est pas le problème ; elle n’en est que l’une des manifestations plausibles. L’on ne peut être écologiste sans être « politique ». L’écologie est une politique, globale au sens où elle prend en compte l’ensemble des données, culturelles, sociales, humaines, éthiques, en tout cas tout ce qui relève de la vie en premier lieu, et elle considère tout le reste, en gros ce qui appartient à l’économie et à la technologie, comme second. Or, chaque jour, trente mille personnes meurent de faim, et cela a un sens politique profond. La faim dans le monde tue environ dix millions de personnes par an, soit environ un être humain sur dix ! C’est énorme. Et cette donnée est politique avant tout. Elle est sociale, humaine ; elle a des implications éthiques ;
Fukushima relève de la politique, de l’économie, de la technologie, et d’un coup, d’un seul, cette catastrophe - car c’en est une, sans contestation possible - acquiert une dimension médiatique mondiale. C’est le spectacle dans toute son horreur, qui nous montre du vrai pour détourner notre regard du « encore-plus-vrai » : aujourd’hui, alors que le Japon est détruit par des catastrophes qui n’ont rien de naturel, des millions d’êtres humains sont directement menacés par la catastrophe majeure de l’ère capitaliste, la paupérisation absolue d’une part importante de l’humanité, qui se traduit d’abord par l’incapacité de les nourrir. Nos adversaires - et ce ne sont plus les seuls nucléocrates, mais tous les partisans d’un système de production inégalitaire et destructeur, les capitalistes pour les nommer - sont bien plus habiles que les catastrophistes. Ils savent imposer le débat exactement là où ils sont les plus forts. Et, à Fukushima, le catastrophiste est tombé dans le piège du nucléocrate.
Toute critique des « dérives » de la technologie sans une vision radicale et radicalement opposée au progrès technologique apportera de l’eau au moulin destructeur du capitalisme, car le fonctionnement même de celui-ci repose sur l’accumulation non seulement de moyens de production et de marchandises, mais aussi de destructions et même de catastrophes. Ni la Seconde Guerre mondiale ni aucune guerre n’ont troublé la marche du capitalisme vers sa domination globale et sans partage à l’ère actuelle. Qui donc oublie que le capitalisme était en pleine forme dans les années qui ont suivi 1945 ? Fukushima, malgré l’horreur de cette situation et le drame que vivent les Japonais, ne troublera pas davantage la marche de la technoscience vers sa domination sans partage de notre environnement.
En ce sens, Three Mile Island, Tchernobyl et Fukushima, de même que la propagation des OGM sur cette planète, ne sont que l’image de la contamination de notre pensée par les catégories du Maître : la catastrophe maîtrisée - et la Seconde Guerre mondiale a débouché sur la « libération », qui est en dernière analyse la maîtrise de la folie guerrière - est le meilleur atout idéologique du Capital. On peut choisir de renforcer cet atout en criant au loup avec les loups et en ne regardant pas ce qu’est, au fond, la catastrophe réelle, ou alors en n’ayant pas le courage de la dénoncer.
Ce n’est pas la catastrophe qu’il s’agit d’éviter, c’est le système dont il nous faut sortir, et vite. Sortir du nucléaire ? Sortir du capitalisme, plutôt - donc en finir avec les guerres, les Fukushima, les Monsanto et la destruction de tant d’humanité, et le plus vite possible.
Philippe Godard, 16 mars 2011
Fondateur, en 1975, d’un mouvement écologique affilié à la Cité Fleurie, démissionnaire dès 1978 de ce qui dérivait déjà jusqu’à devenir plus tard « Les Verts », auteur du Dico de l’écologie (2006, De La Martinière Jeunesse) et d’OGM semences politiques (2008, Homnisphères).
Cher¨Philippe,
Je salue ton excellente contribution. Comme tu le proposes en "libre circulation" et que c’est le texte le plus intéressant que j’ai lu sur le sujet, je me suis autorisé à solliciter Bellaciao, e-torpedo et L’en dehors pour une publication.
Un camarade souligne qu’il est dans la lignée de "Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable" co-écrit par René Riesel et le regretté Jaime Semprun, publiés à L’Encyclopédie des nuisances.
Une remarque si tu le permets : la première partie de ta contribution, trop longue par rapport à l’évidence lumineuse de tes conclusions, déséquilibre en quelque sorte l’ensemble ; je veux dire, qu’en restant longtemps sur ta première partie on se prend à craindre que ne vienne jamais la seconde, c’est-à-dire l’évidence qui embrasse la totalité.
D’ailleurs tu n’emploies à aucun moment le mot "totalitarisme". Considères-tu son usage galvaudé ?
Pourtant dans le sens que lui prête Orwell, les faits remarquablement exposés dans ta première partie, relèvent bel et bien du totalitarisme. Pour l’humanité toute entière, une catastrophe évènementielle s’ajoute et accroît la catastrophe quotidienne. La proportion humaine des pays les plus riches y "consent", dans la servitude volontaire de l’usager et de l’ouvrier d’une centrale et par une responsabilité nettement plus avérée par la compromission technique des scientifiques et financière des affairistes nucléocrates. De sorte que la responsabilité est diluée autant qu’on se soumet à cette dilution sans ruptures nécessairement collectives avec la totalité de la société des classes.
La nature ne fait pas de distinctions de classes et l’homme capitaliste prétend utiliser ses richesses et atténuer ses méfaits, par la technique, dans la société des classes. Il n’en a pas respecté les contours sacrés, et c’est sa seule œuvre, la religion scientifique et technique, comme nouveau mythe fondateur du capitalisme, à la mort de Dieu, qui propage le désastre, bien au delà, des conditions de la nature, mais aussi des conditions préalablement imposées par ces excroissances capitalistes que furent le nazisme et le stalinisme. 6 millions était un chiffre réservé aux juifs, puis aux pauvres, la radioactivité ne devrait pas faire de différences entre un occidental copieusement nourri et un sudiste affamé,
car continuer à "vivre", sans faire œuvre critique globale, alors qu’un être humain sur dix meurt chaque années, alors que 9000 enfants meurent de malnutrition chaque jours, qu’il ne s’agit pas de fléaux, de sorte qu’ils ne sont porteurs d’aucune fatalité, mais qu’ils sont bel et bien inclus dans le système, l’abandon de l’ambition socialiste et anarchiste de la société sans classes conduit irrémédiablement à cela .
La discipline de la mort va de pair avec discipline de la haine. Cette inversion du monde induit que nous ayons nécessairement tous intégrés l’esprit totalitaire et qu’il n’y a de possibilités de se racheter que par ruptures radicales. Jan Zabrana consignait dans son journal « Le notice nécrologique de ma génération (sans doute la dernière dans ce cas) pourrait être -peut-être, je n’en sais rien - : Ta foi t’a perdue. Dorénavant ne survivront que ceux qui n’auront aucune foi en rien, ou seront prêts à la renier à tout moment, à la désavouer, la sacrifier, la rejeter »
Dans cette inversion, il y a ce qui, à mon sens, révèle le mieux l’esprit totalitaire et combinard de la plupart des gens, qu’ils appellent le fascisme ou qu’ils le déplorent. Je veux dire que si l’on peut encore se prêter, entre véritables amis, une certaine droiture, elle est effectivement, dans un monde, comme tu le suggères, à l’envers, un trait par lequel on est assez copieusement partout piétiné. Pour tenir ce point de vue, il faut être soi-même ou plutôt droit et avoir déchanté, ou il faut être au contraire parfaitement conscient qu’on floue régulièrement des personnes parce qu’elles sont précisément droites. " (...) Les gens du peuple sont avares de respect, et quoique disposés à l’accorder gratis aux personnes de qualité, ils n’en ont jamais pour leurs égaux, sans se faire payer". ("Tom Jones" d’Henry Fielding)
Le "Il faut bien vivre" égoïstement et sans plus guère de scrupules, cette rage de jouissance, désormais sans mesures de "l’homme du siècle" se couple parfaitement avec "La Fausse parole" telle que la rapporte Armand Robin « Peut-être le processus de mutation de l’espèce humaine en une sorte de chose ayant vitalement besoin de non-parole est-il plus avancé que les esprits les plus vigilants ne le soupçonnent ; peut-être quotidiennement côtoyons-nous déjà toute une catégorie d’objets, gardant provisoirement le nom d’hommes mais n’ayant de commun avec l’humanité que les formes extérieures irréductibles d’un tout petit nombre de comportements élémentaires »
C’est pourquoi l’ignorance et la naïveté des gens, à l’égard du pouvoir, dont on dit qu’elles sont si prononcées, il m’arrive souvent de penser qu’elles sont feintes, la plupart des gens versant dans une bien volontaire négation, préfèrent au réel le mythe car il y a immédiatement, plus de profits à tirer du mythe puisqu’il gouverne, « d’où, en permanence, chaque jour recommencée, avec un incroyable acharnement, la construction d’un monde purement mythique superposé par tous les moyens au monde réel » ("La Fausse Parole" d’Armand Robin). La logique, le raisonnement logique est perdu. Les faits sont rarement reliés entre eux. Les gens oublient, ils tirent des faits secondaires et s’abstiennent d’évoquer des faits essentiels. Ce qui en ferait des ignorants, des naïfs et des "perdants" du point de vue du sort commun de l’humanité, de sa parole et de sa sensibilité proprement humaines, en fait des pragmatiques, combinards et des "gagnants" pour leurs seuls intérêts, immédiats, circonscrits à des jouissances pratiques et conventionnelles.
Après Tchernobyl on sut que la France fut le seul pays a cacher si outrageusement le fait qu’il y avait des risques sur son propre territoire. Pourquoi ?
et quand on parle des cancers de la thyroïde, ça ne paraît pas soulever beaucoup de colères. Au Japon on dit que c’est un périmètre de 20km autour de la centrale qui est dangereux, les médias le relayent hypocritement et c’est encore un public hébété.
Nous ne fûmes pas nombreux à relever ce mensonge et moins encore à affirmer l’alliance objective de l’Etat et du terrorisme. Dans ma jeunesse, dans les années 80, les militants écologistes passaient pour ringards et quand, aujourd’hui, je rapporte ces mots des argousins à un militant anti-nucléaire, dont le camion ( par bombe) venait d’exploser, "tu t’es fait trop remarquer", la plupart des gens ne paraissent pas vouloir comprendre tout ce qu’implique un tel fait ou plutôt ce qu’il confirme. Notamment que les associations, les syndicats, les partis ont beau se multiplier et réclamer, pacifiquement, des réformes toujours dilatoires, par d’implorants slogans qui ne témoignent d’aucune détermination ("nous voulons pouvoir choisir"), le catastrophisme, l’administration du désastre et la soumission durable se prolongent et surenchérissent, laissant, dans l’impuissance cumulée du réformisme, des forces d’opposition de plus en plus désertées et divisées. Ceux qui sont gagnés par la lassitude à mesure de l’intensification de la menace dans leurs propres existences, se trouvent naturellement opposés aux professionnels de l’opposition confortés dans leur rôle de représentants de l’illusoire pluralité.
Dans "La planète malade" Guy Debord entrevoyait "les choix terribles du futur proche laissent à cette seule alternative : démocratie totale ou bureaucratie totale". "La révolution ou la mort, ce slogan disait Debord n’est plus l’expression lyrique de la conscience révoltée, c’est le dernier mot de la pensée scientifique de notre siècle".
Je les invitais à en parler, ils ne le faisaient pas....
Or sans paroles libérées, je ne vois pas de possibilités que les gens puissent sortir de cette spirale de naïveté, d’ignorance, de négation, entretenus par la propagande et son mythe, dans l’accablement des peurs et le soulagement de la cupidité.
Ils ont accès à la télévision grand format à écran plat et à toutes sortes de pacotilles marchandes et c’est bien ce qui semble le plus compter. Orwell qui consacra toute une vie à la défense du prolétariat et à l’espoir que demeure, contre le totalitarisme, la décence ordinaire des petites gens, confiait, avant sa mort, ses craintes qu’un poste de télévision puisse avoir plus de valeur que le sort des peuples du sud, pour ces gens ordinaires. Dans un tel monde l’information tient lieu de propagande pour la Cité, tandis que la publicité devient information qui importe au quotidien de l’homme occidental à mesure que le prix et les caractéristiques de tel produit sont plus décisifs à changer sa vie que le sort des mutilés de guerre et de la famine dans telles contrées lointaines.
Or, en un mot, cher Philippe, la proportion "humaine" qui est la plus directement coupable des catastrophes événementielles, s’impose, sans oppositions véritables (en tous les cas impuissante), puisqu’ils imposent la fausse parole du mythe technicien et scientifique, qui devient le mythe politique de la démocratie par le spectacle, pour toutes réponses au désastre quotidien et événementiel du mythe technicien et scientifique, propagé par le spectacle.
Dans l’inversion du monde, la dernière chose qu’il nous faut, ce sont ces pompiers pyromanes, actionnaires majeurs de l’industrie du Feu, qui pissent sur un brasier international, devant des caméras, pour faire croire qu’ils veulent éteindre l’incendie ; je veux dire qu’avec leur psychologie entièrement vouée et totalement habitée par le totalitarisme, il est indispensable d’écarter de tels hommes. Orwell dont il est fallacieux, sinon malhonnête de réduire l’œuvre aux dimensions d’une machine de guerre anti-communiste ne prédisait rien moins que l’avènement d’un Homme nouveau dans le contexte « terrifiant des dictatures modernes ».
Il se pourrait fort bien qu’on arrive à produire une nouvelle race d’hommes, dénuée de toute aspiration à la liberté, tout comme on pourrait créer une race de vaches sans cornes ».
régis duffour
Madame Belmon
J’ai rarement vu des gens autosatisfaits dans la douleur. Dans ma contibution, et sans préjuger des intentions de Philippe, il y a plutôt, ce souci constant, de révéler la vérité objective, à propos de laquelle on peut évidemment discuter. "Tirer dans tous les sens" n’est pas une intention en soi. Vous y avez vu ce que vous vouliez voir, certainement exaspérée et en proie à l’émotion mais manquant à coup sûr de réfléchir à l’intention suggérée de ce texte. (L"émotion est mauvaise conseillère...) A savoir qu’on voit fleurir dans l’extrême gauche des alternatives, qui entrent en concurrence. Les deux rédacteurs du texte n’y sont pour rien. A savoir qu’il y a des alternatives qui sont bâties sur des mythes et qui occultent la vérité objective. Les rédacteurs ont souhaité s’en démarquer. Le problème de certaines gens d’extrême gauche qui sont exaspérés, et nous ne le sommes pas moins, mais sans doute différemment, c’est qu’ils considérent la critique sociale comme un exercice purement vaniteux et qu’ils accréditent d’ailleurs ainsi l’idéologie libérale de stigmatisation des activités intellectuelles et poétiques. Un peu de connaissances historiques ne serait pas inutile à ces gens qui parlent toujours de la prééminence de l’action sur la parole et qui n’ont pas changé depuis le fameux lieu commun sartrien "plus de paroles des actes !". Si vous étiez un peu logique vous vous rendriez compte que l’extrême gauche agit toujours bien mal parce que personne n’y parle la même langue, parce que certains acteurs dévoient la parole, parce que les actes ne sont pas toujours cohérents avec les paroles. Ce n’est donc pas étonnant de trouver des militants du côté de Dalida plutôt que des grands textes de critique sociale, qui de Marx à Debord, en passant par Jules Vallès, Blanqui, Victor Serge, ont nourri la pensée révolutionnaire et ont précédé les grands mouvements révolutionnaires du siècle passé. Mais peut-être que vous n’êtes pas révolutionnaire ? Dalida c’est encore et toujours le spectacle et si le spectacle est la seule référence intellectuelle des révolutionnaires on voit bien qu’ils auront, avec un vocabulaire et des références restreintes, du mal à communiquer leur pensée. Comment voulez-vous donc qu’ils s’entendent pour agir ensemble s’ils ne savent pas partager les nuances sensibles de leurs idées ? C’est quand même assez curieux que "paroles, paroles, paroles" soit un lieu commun qui est dans toutes les bouches, de l’extrême gauche, de droite, d’extrême droite, des apolitiques, des hommes, des femmes, sans qu’on s’interroge sur cette référence commune à tous. Parce qu’un lieu commun, aussi répandu, révèle une profondeur idéologie particulièrement forte et comme la société va mal, elle ferait bien mieux, à commencer par vous, par s’interroger sur ce qui la ronge profondément, sans qu’elle y prête plus attention. Le propre d’une idéologie efficace c’est qu’elle ne croit pas en être une et qu’on ne pense pas que les lieux communs qui la révèle sont à ce point partagés par tous, ennemis et alliés. De sorte qu’il y aurait une alliance objective entre ennemis supposés contre la parole et pour l’action. Jeu auquel ne gagnent que ceux qui peuvent effectivement agir et ce n’est pas certainement ni vous ni moi, mais les gens qui ont du pouvoir. Pour le reste continuez vous êtes sur la bonne voie, avec Dalida pour références, vous pourrez faire entrer le NPA et le Front de gauche à la nouvelle star et proposer en prime time un projet de société Ikea ou Castorama, avec vos copains électoralistes... On frémit d’impatience....
Je relaye le message que me fait passer mon camarade Patrick Quillateau. Vous y verrez, ce qui est toujours à l’oeuvre, les représentants de la puissance de l’argent compromis avec la théorie du risque, qui n’est plus à ce jour une "théorie", mais bel et bien un holocauste. La théorie du risque a été élaborée, en France, par François Ewald, pour le compte du MEDEF, et sur ces bases Chirac puis Sarkozy ont fait campagne et remporté l’élection, entraînant, dans le sillage du G20, la totalité de la société française dans cette nouvelle idéologie. La théorie du risque dans sa pratique, se distingue du nazisme, parce qu’elle ne distingue pas les juifs des Gentils, mais elle est pratiquement d’une nuisance criminelle qui dépasse l’efficacité nazie. Le wahfen SS est avantageusement remplacé par la très rassurante bourgeoisie conventionnelle du CEA et de Société Française d’Energie nucléaire. Pour en arriver à telles extrêmités, c’est à dire au triomphe de la suffisance technique et scientifique au seul profit de la société marchande, sa bienséance, son arrogance, son assurance, n’ont pu avoir pour sous bassements psychologiques qu’un profond mépris du vivant, qui dans les temps de crise, en persistant, sans jamais se dénier, avère sur des cadavres, sa haine profonde du vivant. Tout devient à présent plus clair. L’un des fleurons de l’expression nazie était niemand gleich (plus personne). Plus personne, c’est pratiquement ce qu’est en train de réussir le monde du G20. Selon certains historiens, « Nacht und Nebel » serait une interprétation surajoutée (éventuellement par les nazis eux-mêmes) à l’abréviation NN de Nomen Nescio (latin signifiant « je ne connais pas le nom »), utilisée en allemand (et en néerlandais) pour désigner une personne qu’on ne veut pas ou ne peut pas nommer. (et au passage, je salue Philippe Godard pour sa réponse)
Le mot de l’ami Patrick : Voici la vidéo de l’émission "C dans l’Air" (France 5) du 20 juillet 2007, juste après le séisme du 16 juillet 2007 qui avait frappé le Japon et endommagé la centrale nucléaire de Kashiwasaki. Une vidéo édifiante : la catastrophe nucléaire japonaise annoncée à l’avance. Nos experts pro - nucléaires étaient pourtant très rassurants, formidables ... mais quand on voit ce qui se passe actuellement et ce qu’on nous dévoilera dans quelques temps... on en rigolerait si ce n’était pas si triste.
http://www.lepost.fr/article/2011/03/17/2437145_une-video-edifiante-la-catastrophe-nucleaire-au-japon-annoncee-a-l-avance.html
Pas la peine de tout regarder, quelques minutes donnent le ton !
Comme le le dit fort justement un copain, en dépit de 86, le nucléaire n’est pas remis en cause. Mais face à Fukushima et la propagation de la radioactivité sur la planète les intellectuels à la botte du Totalitarisme, c’est-à-dire la plupart des intellectuels, ont en charge de trouver de nouvelles justifications au bénéfice du maintien de l’ordre. Elles sont arrivées hier au soir, par colis spécial, dans l’emission de Taddei, par la voix d’une philosophe et d’un sémillant jeune auteur blondinet. Elles étaient si inattendues, elles sont allés si profondément au cœur de la charogne puante et de la parole inanimée qu’Elisabeth Levy, devancée, et pourtant d’ordinaire grande gueule experte en sophisme, en est restée pantoise. Le littérateur, né et formé dans les fosses béantes du contentement de soi et de l’indigences des expertises, pressé d’apporter sa contribution à la chiasse de l’audimat plutôt que d’accorder sa réflexion avec un minimum de décence ordinaire, racontait avec cette bonne foi faussement naïve et une exaltation, au moins suspecte, sa propre et irremplaçable expérience de l’Asie : un scientifique japonais ouvre un robinet d’eau et sur un ton détaché, avec une grande indifférence, il dit "je vais avoir vingt ans d’espérance de vie en moins". Notre littérateur en sourit d’aise. Romain Bouteille est muet, Jean-François Kahn se tient roide. C’est trop bath les différences culturelles ! C’est typiquement le genre d’argument contre lesquels personne ne regimbe. Le jaune est culturellement une abstraction, kamikaze de l’irridation et Hara-Kiri de la radioactivité voilà l’exemplarité de l’intégration de la tradition dans la modernité. Mieux un seul japonais allait devenir tout le Japon ! Faisant fi des supermarchés dévalisés par les japonais au lendemain de la catastrophe, de la désertion des rues de la mégalopole de Tokyo, des habitants calfreutés dans leurs dérisoires murs, des masques portés par quantité de gens, des pastilles d’iodes consciencieusement avalées par les japonais, c’est-à-dire qu’avaler un sirop pour la toux quand on est atteint d’un cancer pourrait pathétiquement témoigner qu’on est attaché à la vie, Geneviève Fraisse ne tardait en effet pas à surenchérir : les japonais ont effectivement une attitude très détachée face à la mort dit-elle et face à cette catastrophe, ils contrastent térriblement avec nous autres. Sacrés jaunes !
Nous voilà en tous les cas invités à nous moquer de mourir plutôt qu’à nous révolter. On ne songe même pas à vous dire qu’il y aurait quelques gloires à mourir en s’insurgeant. Non c’est une absolue fatalité et il se confirme que nous sommes des sacs de viandes et par conséquent puisqu’on nous considère comme tel il n’est pas innoncent de se considérer soi-même comme tel. Pourtant le ministre ne s’est pas fait Hara-Kiri et il sera le premier réfugié dans un bunker. Mais « l’imagination », c’est-à-dire en l’occurrence l’évidence n’est pas préférable au mythe. C’est entendu le Jap’ se carre de la mort et nous nous accrochons stupidement à des existences sous le feu nourri du Médiator, de la vache folle, des champs contaminés. Le médiatique catastrophiste ne cherche évidemment pas à servir le pouvoir politique et le pouvoir de l’argent en écrasant chaque individu, en instillant en chacun le sentiment que la fatalité du mythe capitaliste nous impose d’accepter non seulement de nous résigner à une mort prématurée mais encore il impose de vivre avec ce sentiment de peur et de soumission qui est au paroxysme de la servitude volontaire et de la soumission au progrès : « tous tous ensemble oué »
Il nous semble que les japonais sont humains et qu’à ce titre, ils aspirent à vivre, comme nous autres. Ils ne sont pas indifférents devant la mort. Par contre il se pourrait effectivement qu’un scientifique japonais ait plus de scrupules qu’un directeur français du CEA, qu’il ressente quelques culpabilités devant Fukishima et qu’en conséquence sa propre mort ne lui semble pas si injustifiée. Il se pourrait également, dans un pays démesurément dépendant de la technique, que l’idéologie technique et scientifique paraisse aux yeux d’un scientifique tout particulièrement, comme une fatalité, un horizon indépassable et qu’un tel homme ait courbé l’échine, toute une vie, face à la toute puissance de la science et de l’argent, il ne peut que difficilement se révolter du sort qui l’attend. Ce n’est pas la mort qui indiffère ce japonais et la plupart des gens qui, travaillent, sur cette planète, pour le compte du totalitarisme. C’est le totalitarisme lui-même qui indiffère , à un point où la mort par le totalitarisme est intégrée dans l’existence de chacun, sans qu’ils aient eu, par ailleurs, dans leur taches quotidiennes, le souci des existences voisines.
Dans les romans de Victor Serge, l’attitude des hommes face à la mort est très différente selon qu’ils sont révolutionnaires ou apparatchiks. Ils sont pourtant promis, quels qu’ils soient, à l’exécution, par un seul et même système : le totalitarisme russe. Tandis que dans « S’il est minuit dans le siècle », les révolutionnaires cherchent des moyens de survivre jusqu’à leur dernier souffle, qu’ils cherchent à s’échapper du koulak et à laisser des traces vivaces de leurs belles idées sur l’humanité, c’est-à-dire sur la Vie,, les apparatchiks de « l’Affaire Toulaev » rattrapés par les purges staliniennes ont une attitude plus résignée. Ces bureaucrates ont du sang sur les mains, ils ont cyniquement trahi toutes idées de grandeurs humaines, ils ont servi le totalitarisme et lorsqu’ils sont à leur tour promis à l’exécution, ils n’ont effectivement pas de révoltes, parce que la mort est partie intégrante de leur travail. La mort des autres en premier lieu et la leur est le risque qu’ils payent pour quelques conforts. Victor Serge connaissait parfaitement les ressorts psychologiques des êtres du Totalitarisme, qu’ils y aient fait allégeance ou qu’ils l’aient combattu. Il en avait une conscience aiguë parce qu’en étant, en quelque sorte, du parti de la vie, il n’amalgamait pas les uns aux autres et n’assimilait les tenants de la vie aux tenants de la mort. Cette connaissance Victor Serge la devait à son courage et à sa sensibilité. Elles tranchent considérablement avec l’arrivisme de la plupart des intellectuels de nos sociétés. C’est pourquoi les livres, de compromissions en divertissements, ne sont plus que rarement des miroirs de nos propres sensibilités et de nos capacités perceptives. Le mythe a tout envahi. Submergé nous le sommes, par la collusion toujours ravageuse du médiatique, du pouvoir de l’argent et du politique. Malades comme il nous est promis de le tomber tôt ou tard, en proie à des déchirements sociaux, la submersion gagne. Personnellement je suis touché de trouver la plupart de mes amis accablés. Mais on peut toujours craindre qu’au lieu de compassions et de sentiments impuissants mais bienveillants les Hommes versent tout au contraire dans une haine tout aussi impuissante, mais qui aurait pour conséquences, comme le dit Patrick Quillateau, de nous rapprocher d’une fin brutale plutôt que d’une existence infernale soumise à la peur. Quand une société est placée face à ces deux alternatives il n’est pas exclu qu’il y ait des gens majoritairement portés à choisir le fascisme pour, disent-ils, provoquer une réaction. Ils se mentent à eux-mêmes le fascisme est un enfer plus violent.
Les japonais ont depuis des années subi un lavage de cerveau digne, effectivement, d’une information de temps de guerre, guerre/course effrénée au profit des multinationales ... On voudrait nous faire croire que c’est dans la nature des japonais d’être résignés, stature élevée par les média au rang d’héroïsme, mais, rappelons-nous, il y a plus de vingt ans les organisations syndicales se battaient courageusement avec de longues lances de bambou... Les Japonais ont, dans les années 70, été à la pointe de la contestation sociale, notamment contre le nucléaire tant civil que militaire... Mais que sont nos syndicalistes étudiants issus de la Zengakuren et autres associations japonaises devenus ?! Laminés par la propagande, la désinformation et certainement aspirés comme en France par la cogestion de la destruction de la planète...
Comme là-bas, l’acceptation de l’inacceptable, tel un rouleau compresseur, s’abat ici aussi : cette semaine encore un kit pédagogique était proposé dans les écoles élémentaires pour inculquer à nos chérubins français une liste d’aliments radioactifs qu’ils pourront ingurgiter sans trop de dégâts - cela ne fait réagir plus personne -. Dans le même acabit, on matraque à grands coups de promotions publicitaires radiophoniques les dépistages des cancers que tôt ou tard chacun de nous subira obligatoirement... comme on a subi sans broncher les cancers de la thyroïde suite au nuage fantôme de Tchernobyl en 1986. Il faut préparer les humains à vivre dans un monde qui sera inéluctablement contaminé. Cette préparation se fait avec la complicité des progressistes, c’est-à-dire de l’ensemble des organisations représentatives...
C’est à croire qu’inconsciemment la race humaine a déjà programmé son autodestruction. Nous reste-t-il comme seuls choix : celui de disparaître dans d’atroces souffrances ou bien celui de subir une destruction brutale ? C’est à se le demander, tellement le conditionnement des populations les portent à préférer le risque mortifère de leur irradiation dans les trente prochaines années à la perte de leur petit confort qu’occasionnerait une sortie immédiate du nucléaire.
@ Serge Rivron : Le verrouillage c’est bel et bien le mot exact, à tous point de vues. Un verrouillage qui n’offre d’autres alternatives qu’une insurrection qui ne vient pas.
@Delcuse : Cher Gilles... Je comprends plutôt mal ton mépris pour un jardin potager. Puis je vois plus nettement que tu préfères accréditer publiquement l’hypothèse du mépris dans lequel je tiendrai votre bibliothèque. Tu te trompes. C’est pourtant plus simple que tu ne le penses. Je n’ai aucun exemplaire de ce livre à ma disposition. J’ai donc demandé à l’éditeur de vous en envoyer un gratuitement. C’est à sa discrétion mais je ne pense pas qu’il y soit opposé. Simplement c’est un éditeur sans subventions, un éditeur sans aucuns moyens et les trois personnes qui occupent cette maison, sont contraintes de travailler durement en dehors de leurs activités éditoriales qui ne leur rapporte rien. Ils n’ont pas d’argent, ils ont peu de temps et ils sont, comme la plupart des personnes, qui n’ont pas d’activités conventionnelles et compromises dans le système, très sérieusement malmenées quotidiennement. Ils enverront le livre. Patience. La personne qui est chargée des envois est artiste peintre. Elle très occupée depuis un mois aux conséquences d’une offensive très violente de la Police dans les locaux du CCI de Lille. Dans le chaos le mépris n’est pas bon conseiller Gilles...
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Saya punya sedikit cerita buat teman-teman di sini. Saat saya belajar cara membuat blog saya membuat blog ini dengan tujuan menjadi dummy blog untuk ujicoba berbagai trik SEO yang ada di luar sana. Saya melakukan ini karena ada begitu banyak teori di luar sana dan tidak semuanya bekerja dengan baik.... robot.txt adalahfile situs Anda yang menunjukkan bagian dalam situs yang tidak Anda izinkan untuk diakses oleh perayap mesin telusur. File menggunakan Standar Pengecualian Robot, yang merupakan protokol dengan sekelompok kecil perintah yang dapat digunakan untuk menunjukkan akses ke situs berdasarkan bagian dan berdasarkan jenis perayap web tertentu. Riset kata kunci dengan software-software yang banyak tersedia di internet memungkinkan kita untuk meminimalkan kesalahan fatal ; dasar dari perencanaan membangun blog bisnis kita.Hal fatal dan mendasar sekali ini seringkali terjadi pada pemain baru atau newbi dalam pebisnis online baru dalam internet marketing.cara memasang widget alexa rank 2015 , cara membuat email yahoo terbaru Artikel ini berawal dari percakapan dua anak SMU yang kebetulan ada di samping saya waktu saya sedang minum kopi. Salah satu dari anak muda itu bertanya pada temannya “bro, kalau mau bikin facebook kan harus punya email, gimana sih cara membuat email ?”. Wah ternyata masih ada yang kurang paham cara membuat akun email sendiri ya hehehe.
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