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Franca Maï : Fleurs vénéneuses extrait Crescendo (vidéo)
Quand DJ Kool Herc arrive à la Galerie des Terreaux, vendredi 21 avril 2006, on oublie qu’il a deux heures de retard. On attend qu’il s’installe, les yeux écarquillés sur ce mythe vivant, et on sourit bêtement.
Il est au centre de la scène. Un bonnet retient ses longues dread et il garde ses lunettes de soleil sur le nez. Un interprète, à ses côtés, a du mal à traduire la masse d’informations que fournit le DJ à chaque question. Il a envie de parler. De tout nous expliquer. Assis sur sa chaise en bois, dans une ambiance tamisée, il nous raconte une histoire... son histoire... notre histoire...
Pour lui, comme pour moi. Tandis que je me débats dans ma grenouillère orange, Kool Herc organise et anime sa première block party dans le Bronx.
Cet été-là, il fait très chaud. Sa petite sœur, Cindy, veut fêter son anniversaire et elle lui demande d’animer la soirée. Il investit alors le Cedar Park, où toutes les communautés confondues sont conviées. « Il faut rappeler qu’à cette époque les discothèques étaient pourries par les gangs : on ne pouvait plus sortir en sécurité. » précise Kool Herc. Pour Cindy, pour celle qui l’accompagne encore aujourd’hui (elle est là, en retrait, au fond de la scène, élégante, en talons et les cheveux tirés), il enchaîne ce soir-là les chansons, mais aussi les beats.
Kool Herc est le premier à mélanger deux disques pour créer une rythmique nouvelle. Les ambianceurs, les breakers... se pressent dans ses soirées. Il accorde beaucoup d’importance aux B-boys : « Autour d’eux, on écarte les tables, les chaises, et ils prennent le contrôle de la piste. » Les Block parties sont pour lui un moyen de s’en sortir : « L’argent gagné me permettait d’acheter à chaque fois un peu plus de matos et d’organiser une plus grosse party ». C’est ainsi qu’il domine tous les sound-system jusqu’en 1980 : « En tant que DJ je n’ai pas le nez collé sur mes platines, je regarde la foule, j’observe ses réactions. Je pense à faire bouger le public. Chacun y trouve son compte. »
Le reggae a donc bercé son enfance. Il insiste pour que nous comprenions qu’il « n’y a pas de rupture brutale entre le Dub Jamaïcain et le Hip hop : il y a juste un mélange entre [ses] racines jamaïcaines et [son] parcours personnel à New-York, dans le Bronx, où [il] habite encore. » Le hip hop et le reggae se comprennent dans leur dualité et leur complémentarité.
Et puis il ne faut pas oublier l’autre influence, essentielle et fondatrice, qu’est celle de James Brown. « Sex machine was the first rap ! » s’exclame Kool Herc, « BIG UP for James Brown ! ».
Alors quand on lui demande ce qu’il pense de l’évolution du hip-hop, de ses différents courants, plus ou moins violents...Quand on évoque le gangsta rap... Il interrompt le traducteur et claironne que, pour lui, « rien n’a changé ». « Peace and having fun » répète-t-il plusieurs fois. Il ne « calcule pas le Bling Bling ». Lui, il est motivé par la passion, il cherche à diffuser la culture hip hop, « sans deal avec les maisons de disques ou MTV ». Il veut faire bouger les gens, donner du plaisir. Il n’aime pas « ceux qui rapent pour ne rien dire ».
Kool Herc contribue largement à la diffusion d’une plus large compréhension du mouvement hip hop. Il fait beaucoup de tournées dans les écoles, parlant et orientant les jeunes pour les aider à s’en sortir : « Il n’y a pas de personne « old school » mais des gens « rétro » (rires) qui sont là depuis longtemps et qui sont encore actifs, bien présents. »
Dans cette ère médiatique du hip hop, il est nécessaire d’écouter les paroles unitaires de celui qui fut à l’origine du mouvement. Certes, le hip hop, en tant qu’esprit, ne résout pas tous les problèmes des banlieues, mais il permet aux jeunes de s’affirmer, de se dépasser, de trouver en eux l’envie de relever des défis... s’ils en ont envie. Les mots d’ordre sont « Paix, Amour et Unité », et peu importe les majors, les « Bling Bling », et les années...
L’histoire ne dit pas si Cindy souffla des bougies lors de cette fameuse soirée au Cedar Park. Mais celle qui est aujourd’hui appelée « la mère du Hip Hop » par son frère, peut être fière. Elle insuffla une nouvelle forme d’expression artistique qui se perpétue dans l’espace et le temps ; qui met des fils d’argent, dans la nuit, et relie tous les lampadaires. Un mouvement qui scintille comme un vœu... Un vœu d’anniversaire.
Photo d’illustration prise par Hélène Bourchenin :
DJ Kool Herc au Transbordeur (Lyon), samedi 22 avril 2006.
Et puis, ci-dessous, Cindy et Mista Sinista (avec Kool Herc aux platines) :
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